VIVE THATCHER

 


Jusqu'en 1979, l'image de la femme était totalement stéréotypée. On les disait belles, charmantes, intelligentes, douces, passionnées, romantiques, sensibles ...

Cette situation intolérable ne pouvait durer éternellement. Déjà les féministes protestaient depuis de nombreuses années quand apparut enfin la cavalière de l'apocalypse, prête à démontrer qu'en matière de calcul cynique et outrageusement pragmatique, de cruauté aussi, la femme pouvait être aussi forte que l'homme. Et selon la maxime bien connue, pour que des hommes reconnaissent une femme comme leur égal, il faut que celle ci soit deux fois meilleure qu'eux. Ce fut sans doute pourquoi Margaret Thatcher travailla autant.

Ses parents étaient boutiquiers. Issue de la moyenne classe moyenne, elle fit sienne ces valeurs petits bourgeoises : respecte la police, paie tes impôts à temps ... La jeune enfant grandit, sautant les étapes qui la séparaient du pouvoir, de son pensionnat de jeune fille jusqu'à la carrière politique. Son heure vint. En 1978, les travaillistes Britanniques étraient confrontés à une des pires crise économique qu'avait connue le Royaume Uni de l'aprés guerre : inflation galopante, chômage, stagnation. Dans ce contexte, ils perdirent les élections législatives anticipées. En face, le parti travailliste était ébranlé par de récentes défaites et différentes affaires, si bien que Margaret, seule candidate encore crédible, fut placée à la tête de ce parti. Les élections gagnées, elle devenait la première femme Premier ministre du royaume de sa gracieuse majesté.

La femme moderne enfin triomphait. La fermeté et l'obstination n'était plus l'apanage de l'homme. L'extrêmisme aussi. Margaret dénationalisa, déflixibilisa, libéralisa l'économie. La femme pouvait être le fossoyeur du modèle d'Etat providence de la patrie de Keynes. Le budget de l'Etat était réequilibré, l'ouvrier mâle qui osait protester contre cette femme destructrice de son métier était vaincu. L'opposition des Irlandais du Nord fut aussi térassée. Les grévistes de la faim s'éteignirent dans leur prison sans avoir triomphé. Margaret n'avait pas toléré qu'on conteste son autorité de femme. Les Argentins, grands machistes devant l'éternel s'engagèrent aussi dans le complot contre la femme en envahissant ces îles qu'ils appellent Malvinas. Mais Margaret tenait à ce qu'elles restent Falklands. Et ce furent des hommes, par centaines qui périrent pour un grand tas de cailloux et plusieurs milliers de moutons.

Son pouvoir consolidé, Margaret donna la preuve que le mot autoritarisme était aussi valable au féminin. La dame de fer gouvernait seule et ses hommes ne pouvaient esperer plus d'un tour de valse dans son gouvernement. Margaret fut réelue une fois, puis deux. Son triomphe était total. Selon les théoriciens de l'économie de l'offre, l'économie Britannique était devenue modèle : peu d'impôts, peu d'aides Etatiques, peu de salaire minimum. Mais comme dans tous les contes de fée, les belles hisoires doivent avoir une fin. Le vil peuple grondait contre la sainte. Les vassaux du partie Tory prirent peur et décidèrent de destituer Margaret de la tête de leur parti. Frappée en plein vol, Margaret dut démissionner. Aprés une décennie de bonheur, en ce début des années 1990 les Britanniques durent se séparer d'Iron Maiden. C'était la pâle revanche des hommes. Le nouveau PM, john Major, fils spirituel de Margaret, semblait fragile et indécis. Son succésseur Tony paraîssait presque romantique en comparaison de celle pour qui il nourissait une admiration de moins en moins dissimulée.

Et oui, une nouvelle génération de femme était née grâce à son oeuvre. Celle qui fait oublier la traditionnelle retenue qu'ont les hommes envers les femmes. Celle qui nous laisse à rêver qu'un jour Margaret sera traitée comme l'aurait été un homme, pour que nous puissons enfin lui mettre un poingt dans sa gueule.

Benjam

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